Méthode : la composition

vendredi 5 août 2016
par  Julien Daget

Vous trouverez en pièces-jointes quelques conseils de méthode, mais l’idéal est d’en faire plusieurs pour se préparer correctement. Donc à lire, puis à appliquer.

Méthode de la composition
une page ; CC BY-NC-SA
par Julien Daget.
Méthode de la composition, niveau perfectionnement
une page ; CC BY-NC-SA
par Julien Daget.
Méthode de la composition, cahier des charges
une page ; CC BY-NC-SA
par Julien Daget.

Texte officiel

La composition
Le candidat traite un sujet au choix parmi deux proposés dans la même discipline.
Pour traiter le sujet choisi, en histoire comme en géographie :
 il montre qu’il sait analyser un sujet, qu’il maîtrise les connaissances nécessaires et qu’il sait les organiser ;
 il rédige un texte comportant une introduction (dégageant les enjeux du sujet et comportant une problématique), plusieurs parties structurées et une conclusion ;
 il peut y intégrer une (ou des) productions(s) graphique(s).
Le libellé du sujet peut prendre des formes diverses : reprise partielle ou totale d’intitulés du programme, question ou affirmation ; la problématique peut être explicite ou non.

« Baccalauréat général, séries économique et sociale et littéraire : épreuve obligatoire d’histoire-géographie, applicable à compter de la session 2013 », note de service n° 2011-149 du 3 octobre 2011, publiée au BOÉN spécial n° 7 du 6 octobre 2011. → http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=57474


Principes de base

La composition n’est pas un exercice de récitation : vous devez prouvez que vous savez organiser vos connaissances en une réponse structurée et logique.

Analyser le sujet
Le principal danger est le hors-sujet, il ne faut donc pas rédiger de suite, mais analyser le sujet. Quels sont les mots les plus importants (notions ou mots de liaison) ? Définissez les notions. Quelles sont les limites chronologiques (quand) et spatiales (où) ? Parfois il faut justifier ces choix. Quelle est la problématique (question(-s) du sujet, ouvrant un débat) ?

Faire un plan détaillé
Pour un sujet, il y a souvent plusieurs plans possibles, comprenant chacun deux ou trois parties équilibrées. Chaque partie correspond à une grande idée, divisée en deux ou trois sous-parties qui correspondent chacune à des couples argument et exemple(-s).
En histoire, les plans sont souvent soit chronologiques (dans lequel les sous-parties peuvent être thématiques), soit thématiques (dans lequel les sous-parties peuvent être chronologiques). En géographie on peut faire des plans multi-scalaires (plusieurs échelles) ou thématiques.

Préparer l’introduction
C’est la première chose que lit le prof... À soigner au brouillon, avec trois éléments obligatoires :
• une présentation du sujet, situant spatialement et chronologiquement (qu’il faut justifier), parfois commencée par une courte histoire ou une citation pertinente (qu’il faut expliquer) ;
• l’énoncé de la problématique ;
• l’annonce du plan.

Préparer la conclusion
Le bouquet final du feu d’artifice, à préparer aussi au brouillon, avec deux éléments :
• un bilan-synthèse de l’argumentation, donnant une réponse à la problématique ;
• une ouverture, mettant en perspective le sujet (dans le temps ou dans l’espace).

Rédiger l’argumentation
Suivez votre plan détaillé :
• la structure doit être visible, donc sautez des lignes entre les parties, sautez une ligne pour chaque sous-partie et allez à la ligne (avec un retrait) pour chaque argument ;
• introduisez chaque partie et chaque sous-partie par la présentation du thème (pas de titre, par convention), terminez chacun par une phrase de transition annonçant la suivante ;
• soyez précis, chaque argument doit être accompagné par son exemple (fait, date, nom, localisation...) ;
• l’histoire s’écrit au présent ou parfois au passé, jamais au futur ;
• évitez de donner votre point de vue (première personne du singulier à proscrire : de la modestie !), soyez le plus objectif possible, relativisez, soyez critique.


Perfectionnement

Soignez votre introduction, c’est la première chose que lit le correcteur et il s’agit de l’impressionner favorablement. Vous avez donc intérêt à rédiger entièrement votre premier jet au brouillon. Vous devez fournir une introduction substantielle (plus d’une demi-page).
Elle doit en premier lieu présenter le sujet posé, mettre en valeur les notions essentielles, les définir et évaluer les rapports entre elles.
Vous devez montrer la pertinence du sujet en fonction du contexte historique ou géographique général, en fonction de l’intérêt, voire des débats qu’il suscite, ou en fonction des sources à mettre en œuvre pour l’aborder.
Cette approche doit vous conduire à annoncer votre démarche intellectuelle dans un plan articulé. Même quand le plan thématique s’impose, essayez toujours d’insuffler une approche chronologique (en histoire) ou spatiale (en géographie) des termes car cela correspond à la démarche de l’historien et du géographe qui réfléchit sur les époques et les espaces.

Pour les développements, ne perdez pas de temps à tout rédiger au brouillon pour recopier ensuite l’intégralité sur votre copie, car les heures qui vous sont données aux épreuves (trois heures en S et quatre en L/ES) passent en fait très vite et vos brouillons ne seront pas communiqués au correcteur.
Pour vos parties, contentez-vous au brouillon d’un plan très détaillé, rédigez au propre progressivement et ménagez-vous du temps à la fin de l’épreuve pour vous relire : fautes d’orthographe et charabia indisposent toujours très défavorablement le correcteur.
Les développements doivent suivre le plan annoncé, sans se répéter mais avec l’aménagement de transitions dynamiques pour passer d’une partie à l’autre. Il s’agit de rassembler vos connaissances autour d’idées fortes qui structureront chaque paragraphe : une idée par paragraphe et un paragraphe par idée (mais attention, n’allez pas à la ligne à chaque phrase et délimitez matériellement chaque partie et chaque sous-partie en sautant des lignes).
Chaque idée générale doit concrètement être ancrée dans la réalité par un ou plusieurs exemples judicieusement choisis pour leur caractère représentatif ou au contraire exceptionnel. La citation de sources précises est particulièrement bienvenue.

Pour terminer, votre argumentation doit comporter une solide conclusion (elle ne doit pas être bâclée en cinq lignes comme ici), d’à peu près la même taille que l’introduction. Elle se comporte de deux éléments : d’une part une synthèse, rassemblant les idées fortes de votre réflexion et répondant à la problématique ; d’autre part une « ouverture » qui invite à prolonger le débat d’un point de vue historique ou géographique en considérant l’évolution ultérieure du thème traité (dans le temps en histoire ou dans l’espace en géographie).


• Exemple de corrigé pour le sujet « Berlin, Cuba et Viêt Nam, symboles de la guerre froide » ;
• exemple de corrigé pour le sujet « la dernière guerre, une guerre d’extermination », sur Wikiversité (sujet du programme de première).


Liens utiles :
Méthode : le croquis ;
Méthode : l’étude critique ;
• article « Composition (argumentation) », sur Wikipédia ;
Fiche de méthode plus développée sur Wikiversité.


Navigation