Omelette aux oranges pour ribaudes et rufians

(pour prostituées et souteneurs)
mardi 10 mars 2020
par  Julien Daget

Il s’agit d’une recette de la toute fin de la période médiévale.
À l’origine, les ingrédients était du sucre de canne, conditionné alors sous forme d’un gros pain très dure qu’il fallait casser en éclats, et des oranges, mais pas celles grosses et super-sucrées qu’on trouve maintenant, mais de petites oranges aigres-douces. Il s’agissait alors de produits de luxe.


Battez des œufs en omelette ; rajoutez du sucre, une pincée de sel, du jus d’orange et un peu de jus de citron (si vous en avez).
Faire cuire dans une poêle avec un peu d’huile d’olive. Servir tiède. L’acide empêchent les œufs de prendre, la forme est donc d’une crème.


N° 49 – Et erit pro ruffianis et leccatricibus
Sic fac fritatem de pomeranciis. Recipe ova percussa, cum pomeranciis ad libitum tuum, et extrahe inde sucum, et mitte ad illa ova cum zucaro ; post recipe oleum olive, vel segimine, et fac califieri in patella, et mitte illa ova intus. Et erit pro ruffianis et leccastricibus.

Jean Herbordi de Bockenheim (cuisinier du pape Martin V), Registrum coquine [Le registre de cuisine], vers 1430, BNF fond latin n° 7054, folios 66r à 74v, conservé à la BNF.