2024, sujet J2 pour les centres étrangers (g. 1)

épreuve du 6 juin 2024 (centres étrangers du groupe 1 : Afrique, Europe & Moyen-Orient)
samedi 15 juin 2024
par  Julien Daget

24-HGGSP-J2-G11
sujet J2 pour Afrique, Europe et Moyen-Orient (6 juin 2024)

Le candidat traitera un sujet de dissertation au choix parmi les sujets 1 et 2 ET l’étude critique de document(s). Il précisera sur la copie le numéro de sujet choisi pour la dissertation.

Sujet de dissertation 1
La valorisation et la protection du patrimoine en France : acteurs, enjeux, limites.

Sujet de dissertation 2
Mers et océans : entre affirmation des puissances et coopérations internationales.


Étude critique de documents – l’environnement, entre exploitation et protection
En analysant les documents, en les confrontant et en vous appuyant sur vos connaissances, montrez que les relations des sociétés avec leur environnement sont complexes.

Document 1

La question de la domination des hommes sur les femmes et des hommes entre eux renvoie aussi à celle de la domination sur la nature, laquelle n’émerge véritablement qu’au Néolithique. Jusque-là, les chasseurs cueilleurs se percevaient comme une espèce parmi d’autres, immergés dans la nature, se représentant à travers les animaux comme le montrent les peintures rupestres [1], et pratiquant sans doute le totémisme [2], où chaque groupe descend d’un ancêtre mythique, souvent un animal. À partir du Néolithique, les humains deviennent des « animaux dé-naturés », selon l’expression de l’écrivain Vercors […], le mode de production agricole et ses conséquences ne sont finalement qu’une prédation à grande échelle. […]
C’est pourquoi on nomme désormais Anthropocène la période que nous vivons, afin de prendre en compte l’impact de l’homme (anthropos en grec ancien) sur la planète – au grand dam des géologues et climatologues, qui se passaient jusque-là des humains pour périodiser l’histoire de la Terre. Si certains ne font commencer l’Anthropocène qu’avec l’énergie nucléaire et les années 1950, d’autres avec la révolution industrielle, ou d’autres avec les Grandes Découvertes, on peut considérer que son véritable début coïncide avec le Néolithique. Pendant plusieurs millénaires, l’impact en fut très faible, encore que les déboisements massifs exigés par l’agriculture et la construction commencèrent partout à transformer la végétation et à raviner les sols ; mais dès le IIe millénaire avant notre ère, l’activité métallurgique engendre une pollution qu’ont enregistrée les glaces des pôles.
Si l’évolutionnisme du XIXe siècle nous avait habitué au grand récit d’une humanité marchant, plus ou moins vite selon les sociétés, vers un progrès continu et triomphal, si le pessimisme de ces dernières décennies la voit parfois, au contraire, courir à sa perte, cette histoire paraît cependant beaucoup plus riche et complexe. Son avenir n’a rien de fatal. Des sociétés ont fait par le passé le choix de formes moins inégalitaires, ou d’impacts sur la nature moins traumatisants. Cet avenir reste donc largement ouvert, heureusement.

Source : Jean-Paul Demoule, « Une révolution mondiale », L’Histoire, février 2022, n° 492, p. 45-47.

Document 2

Note : le parc national Yellowstone se situe au nord-est des États-Unis.

Source : D’après https://le-cartographe.net/component/content/article?id=168:altas-mondial-des-espaces-proteges-les-societes-face-a-la-nature (consulté le 14/12/2023).


[1Réalisées sur des parois rocheuses.

[2Mode d’organisation sociale fondé sur un totem et son culte. Le totem est le plus souvent un animal ou un végétal.