Obama contre la guerre

discours de 2002 contre la guerre en Irak
samedi 2 juillet 2022
par  Julien Daget

Good afternoon. Let me begin by saying that although this has been billed as an anti-war rally, I stand before you as someone who is not opposed to war in all circumstances. The Civil War was one of the bloodiest in history, and yet it was only through the crucible of the sword, the sacrifice of multitudes, that we could begin to perfect this union, and drive the scourge of slavery from our soil. I don’t oppose all wars.

My grandfather signed up for a war the day after Pearl Harbor was bombed, fought in Patton’s army. He saw the dead and dying across the fields of Europe ; he heard the stories of fellow troops who first entered Auschwitz and Treblinka. He fought in the name of a larger freedom, part of that arsenal of democracy that triumphed over evil, and he did not fight in vain. I don’t oppose all wars.

After Sept. 11, after witnessing the carnage and destruction, the dust and the tears, I supported this administration’s pledge to hunt down and root out those who would slaughter innocents in the name of intolerance, and I would willingly take up arms myself to prevent such tragedy from happening again. I don’t oppose all wars. And I know that in this crowd today, there is no shortage of patriots, or of patriotism.

What I am opposed to is a dumb war. What I am opposed to is a rash war. What I am opposed to is the cynical attempt by Richard Perle and Paul Wolfowitz and other armchair, weekend warriors in this administration to shove their own ideological agendas down our throats, irrespective of the costs in lives lost and in hardships borne.

What I am opposed to is the attempt by political hacks like Karl Rove to distract us from a rise in the uninsured, a rise in the poverty rate, a drop in the median income — to distract us from corporate scandals and a stock market that has just gone through the worst month since the Great Depression. That’s what I’m opposed to. A dumb war. A rash war. A war based not on reason but on passion, not on principle but on politics. Now let me be clear — I suffer no illusions about Saddam Hussein. He is a brutal man. A ruthless man. A man who butchers his own people to secure his own power. He has repeatedly defied UN resolutions, thwarted UN inspection teams, developed chemical and biological weapons, and coveted nuclear capacity. He’s a bad guy. The world, and the Iraqi people, would be better off without him.

But I also know that Saddam poses no imminent and direct threat to the United States or to his neighbors, that the Iraqi economy is in shambles, that the Iraqi military a fraction of its former strength, and that in concert with the international community he can be contained until, in the way of all petty dictators, he falls away into the dustbin of history. I know that even a successful war against Iraq will require a U.S. occupation of undetermined length, at undetermined cost, with undetermined consequences. I know that an invasion of Iraq without a clear rationale and without strong international support will only fan the flames of the Middle East, and encourage the worst, rather than best, impulses of the Arab world, and strengthen the recruitment arm of al-Qaida. I am not opposed to all wars. I’m opposed to dumb wars.

So for those of us who seek a more just and secure world for our children, let us send a clear message to the president today. You want a fight, President Bush ? Let’s finish the fight with bin Laden and al-Qaida, through effective, coordinated intelligence, and a shutting down of the financial networks that support terrorism, and a homeland security program that involves more than color-coded warnings. You want a fight, President Bush ?

Let’s fight to make sure that the U.N. inspectors can do their work, and that we vigorously enforce a non-proliferation treaty, and that former enemies and current allies like Russia safeguard and ultimately eliminate their stores of nuclear material, and that nations like Pakistan and India never use the terrible weapons already in their possession, and that the arms merchants in our own country stop feeding the countless wars that rage across the globe. You want a fight, President Bush ?

Let’s fight to make sure our so-called allies in the Middle East, the Saudis and the Egyptians, stop oppressing their own people, and suppressing dissent, and tolerating corruption and inequality, and mismanaging their economies so that their youth grow up without education, without prospects, without hope, the ready recruits of terrorist cells. You want a fight, President Bush ? Let’s fight to wean ourselves off Middle East oil, through an energy policy that doesn’t simply serve the interests of Exxon and Mobil.

Those are the battles that we need to fight. Those are the battles that we willingly join. The battles against ignorance and intolerance. Corruption and greed. Poverty and despair. The consequences of war are dire, the sacrifices immeasurable. We may have occasion in our lifetime to once again rise up in defense of our freedom, and pay the wages of war. But we ought not — we will not — travel down that hellish path blindly. Nor should we allow those who would march off and pay the ultimate sacrifice, who would prove the full measure of devotion with their blood, to make such an awful sacrifice in vain.


Laissez-moi vous dire pour commencer, même si nous sommes ici rassemblés contre la guerre, que je ne suis pas contre la guerre en toute circonstance. La guerre de Sécession fut l’une des guerres les plus sanglantes de l’histoire ; c’est pourtant à la pointe de l’épée, et par le sacrifice d’un grand nombre d’hommes, que nous sommes parvenus à parfaire l’Union et à bannir de notre pays le fléau de l’esclavage. Je ne suis pas contre toutes les guerres.

Mon grand-père partit à la guerre au lendemain de Pearl Harbor pour combattre dans l’armée de Patton. Il vit les morts et les mourants sur les champs de bataille de l’Europe ; il entendit les récits des soldats entrés les premiers à Auschwitz et à Treblinka. Il combattit pour une liberté plus grande dans l’arsenal de la démocratie qui triompha du mal et il ne se battit pas en vain. Je ne suis pas contre toutes les guerres.

Après le 11-Septembre, devant le carnage et la destruction, la poussière et les larmes, j’ai approuvé l’engagement pris par le gouvernement de traquer et d’éliminer ceux qui assassinent des innocents au nom de l’intolérance et je prendrais les armes sans hésiter pour empêcher la répétition d’une telle tragédie. Je ne suis pas contre toutes les guerres. Et je sais qu’aujourd’hui, dans ce rassemblement, nous ne manquons ni de patriotes, ni de patriotisme.

Ce à quoi je m’oppose, c’est à une guerre stupide. Ce à quoi je m’oppose, c’est à une guerre irréfléchie. Ce à quoi je m’oppose, c’est à la tentative cynique par laquelle Richard Perle, Paul Wolfowitz et autres guerriers en chambre de ce gouvernement cherchent à nous faire avaler leur propre programme idéologique sans se préoccuper des pertes en vies humaines et des souffrances à endurer.

Ce à quoi je m’oppose, c’est à la tentative par laquelle des politiciens comme Karl Rove cherchent à nous distraire de l’accroissement du nombre des non-assurés, de la hausse du taux de pauvreté et de la chute du revenu médian, comme à nous à nous distraire des scandales du monde des affaires et d’un marché boursier qui vient de connaître ses pires résultats depuis la Grande dépression. C’est à cela que je m’oppose. À une guerre stupide. À une guerre irréfléchie. Une guerre fondée non pas sur la raison mais sur la passion, non pas sur des principes mais sur un calcul politique. Comprenez-moi bien : je ne me fais aucune illusion sur Saddam Hussein. C’est un homme brutal. Un homme impitoyable. Un homme qui assassine son peuple pour consolider son pouvoir. Il a bravé les résolutions de l’ONU à plusieurs reprises, fait obstacle aux inspections des missions de l’ONU, développé des armes chimiques et biologiques et tenté d’acquérir l’arme nucléaire. C’est un homme mauvais. Le monde et le peuple irakien se porteraient mieux sans lui.

Mais je sais aussi que Saddam ne constitue pas une menace imminente et directe pour les États-Unis ou pour ses voisins, que l’économie irakienne est en ruine et que l’armée irakienne n’a plus la puissance qu’elle avait naguère, et qu’il est possible de le contenir, en accord avec la communauté internationale, avant qu’il ne finisse par tomber, comme tous les dictateurs de son espèce, dans les poubelles de l’histoire.

Je sais qu’une guerre même réussie contre l’Irak nécessiterait une occupation américaine d’une durée indéterminée, à un coût indéterminé, avec des conséquences indéterminées. Je sais qu’une invasion de l’Irak, sans justification claire et sans un solide soutien international, ne ferait qu’attiser les flammes du Moyen-Orient, soulèverait des réactions dans le monde arabe, les pires plutôt que les meilleures, et faciliterait le recrutement d’Al-Qaïda.

Je ne suis pas contre toutes les guerres. Je suis contre les guerres stupides. Si nous voulons un monde plus juste et plus sûr pour nos enfants, il nous faut envoyer aujourd’hui un message clair au président. Vous voulez une bataille, président Bush ?

Terminons le combat avec Ben Laden et Al-Qaïda par l’action efficace et coordonnée des services de renseignement, le démantèlement des réseaux financiers qui soutiennent le terrorisme, un programme de sécurité intérieure qu’il ne faut pas réduire à des alertes de couleurs différentes. Vous voulez une bataille, président Bush ?

Battons-nous pour garantir la poursuite des inspections de l’ONU, l’application rigoureuse d’un traité de non-prolifération, la mise en sûreté et l’élimination finale de leur stock de matière nucléaire par d’anciens ennemis, et désormais des alliés, la Russie par exemple ; obtenons que des pays comme le Pakistan ou l’Inde n’utilisent jamais les armes terribles qu’ils sont parvenus à acquérir et que les marchands d’armes de notre propre pays renoncent à entretenir les guerres innombrables qui se poursuivent dans le monde. Vous voulez une bataille, président Bush ?

Battons-nous pour obtenir de nos prétendus alliés au Moyen-Orient, les Saoudiens et les Égyptiens, qu’ils cessent d’opprimer leur propre peuple, de réprimer l’opposition, de tolérer la corruption et les inégalités et de laisser grandir leurs enfants sans éducation, ni perspective d’avenir, ni espoir, faute d’une économie bien gérée, au risque de les livrer au recrutement des groupes terroristes. Vous voulez une bataille, président Bush ? Battons-nous pour nous passer du pétrole du Moyen-Orient, au moyen d’une politique énergétique qui ne serve pas simplement les intérêts d’Exxon et de Mobil.

Voilà les batailles que nous devons livrer. Voilà les batailles que nous sommes prêts à rejoindre. Les combats contre l’ignorance et l’intolérance, la corruption et la cupidité, la pauvreté et le désespoir. Les conséquences de la guerre sont désastreuses, les sacrifices incommensurables. Peut-être devrons-nous dans notre vie combattre à nouveau pour défendre notre liberté et payer à la guerre son tribut. Mais il n’est pas possible d’emprunter aveuglément cette voie infernale — et nous ne le ferons pas —, comme il n’est pas possible de laisser ceux qui partiront, feront leur sacrifice de leur vie et donneront avec leur sang la preuve ultime de leur dévouement faire pour rien un sacrifice aussi terrible.


Documents joints

Discours d'Obama contre la guerre en Irak