Doc. : les États-Unis et le monde en 2016

Discours sur l’état de l’Union par Obama
samedi 26 août 2017
par  Julien Daget

Consigne : votre analyse doit montrez comment le gouvernement des États-Unis concevait en 2016 ses relations avec le reste du monde.
Méthode : l’analyse de doc(s)

Comme je vous l’ai dis plus tôt, tout le discours sur le déclin économique de l’Amérique n’est que du vent. Et bien, il en est de même de toute la rhétorique que vous entendez sur nos ennemis qui deviendraient plus forts et l’Amérique plus faible. Laissez-moi vous dire quelque chose. Les États-Unis d’Amérique sont la nation la plus puissante de la Terre, un point c’est tout. [applaudissements] Et de loin. [applaudissements] Et de loin. Nous dépensons plus dans le domaine militaire que les huit nations suivantes combinées. Nos troupes sont les meilleures forces combattante de l’histoire du monde. [applaudissements]. Aucune nations ne nous attaque directement, nous ou nos alliés, parce qu’ils savent qu’ils vont droit à la ruine. Les enquêtes montrent que notre réputation dans le monde est meilleure que quand j’ai été élu à ce poste, et quand on arrive à n’importe quel problème dans le monde, les gens ne se tournent pas vers Pékin ou Moscou : c’est nous qu’ils appellent.

[...] Maintenant, comme tout ceux qui commencent tous les jours par une séance du renseignement, je sais que c’est une période dangereuse. Mais pas principalement à cause d’une certaine superpuissance là-bas, et certainement pas à cause d’une faiblesse de l’Amérique. Aujourd’hui, nous sommes moins menacés par des empires du mal que par des États en faillite.
Le Moyen-Orient subit une transformation qui se poursuivra encore une génération, enlisé dans des conflits qui remontent à des millénaires. Des difficultés économiques soufflent sur une économie chinoise en transition. Même si son économie est en train de se contracter sévèrement, la Russie utilise ses ressources pour soutenir l’Ukraine et la Syrie : des États clients qu’elle voyait s’éloigner de son orbite. Et le système international que nous avons construit après la Seconde Guerre mondiale a du mal à suivre le rythme de cette nouvelle réalité.
C’est à nous, les États-Unis, d’aider à refaire ce système. Et pour bien le faire, cela signifie que nous devons définir des priorités.
La priorité numéro une est de protéger le peuple américain et de lutter contre les réseaux terroristes. Certes, al-Qaïda et, à présent, le groupe État islamique, sont une menace pour notre peuple, car dans le monde d’aujourd’hui, même une poignée de terroristes qui ne reconnaissent aucune valeur à la vie humaine, y compris la leur, peut faire beaucoup de dégâts. Ils utilisent l’Internet pour empoisonner l’esprit des individus chez nous. Leurs actions minent et déstabilisent nos alliés. Nous devons nous en débarrasser.
[…] Mais ils ne menacent pas notre existence en temps que nation. C’est la fiction qu’ils répandent, c’est le genre de propagandes qu’ils emploient pour recruter. [...] Mais nous devons les appeler pour ce qu’ils sont : des tueurs et des fanatiques, qui doivent être extirpée, traqués et détruits. [applaudissements]
[…] Notre politique étrangère doit se concentrer sur la lutte contre le terrorisme, mais cela ne peut s’arrêter là. [...] Et notre réponse doit être plus intelligente que des rodomontades ou des appels à déverser des tapis de bombes sur des civils. C’est bien dans un show télévisé, mais c’est complètement irréaliste.

Nous ne pouvons pas non plus prendre en main et reconstruire chaque pays en crise. Ce n’est pas cela être un leader ; c’est juste la recette pour s’enfoncer dans un bourbier, faire couler le sang américain et perdre de l’argent ce qui finira par nous affaiblir. C’est la leçon tirée du Vietnam ; c’est la leçon de l’Irak : et nous aurions dû la comprendre depuis tout ce temps.
Heureusement, il y a une approche plus intelligente, une stratégie patiente et disciplinée qui utilise tous les éléments de notre puissance nationale. Elle dit que l’Amérique agira toujours, seule si nécessaire, pour protéger nos gens et nos alliés ; mais sur les questions d’envergure globale, nous mobiliserons le monde pour travailler avec nous, pour que les autres pays prennent leurs responsabilités.
L’important est que le leadership américain au XXIe siècle n’est pas un choix entre ignorer le reste du monde – sauf quand on tue des terroristes – ou d’occuper et de reconstruire les pays en difficulté. Le leadership signifie une application judicieuse du pouvoir militaire et le ralliement du monde derrière les causes qui sont justes. Cela signifie que notre aide à l’étranger fait partie de notre sécurité nationale, ce n’est pas quelque chose de séparé, pas de la charité.

Barack Obama, Discours sur l’état de l’Union, 12 janvier 2016.


Redefining American Leadership in the 21st Century

I told you earlier all the talk of America’s economic decline is political hot air. Well, so is all the rhetoric you hear about our enemies getting stronger and America getting weaker. Let me tell you something. The United States of America is the most powerful nation on Earth. Period. (Applause.) Period. It’s not even close. It’s not even close. (Applause.) It’s not even close. We spend more on our military than the next eight nations combined. Our troops are the finest fighting force in the history of the world. (Applause.) No nation attacks us directly, or our allies, because they know that’s the path to ruin. Surveys show our standing around the world is higher than when I was elected to this office, and when it comes to every important international issue, people of the world do not look to Beijing or Moscow to lead – they call us. (Applause.)
[...] Now, as someone who begins every day with an intelligence briefing, I know this is a dangerous time. But that’s not primarily because of some looming superpower out there, and certainly not because of diminished American strength. In today’s world, we’re threatened less by evil empires and more by failing states.
The Middle East is going through a transformation that will play out for a generation, rooted in conflicts that date back millennia. Economic headwinds are blowing in from a Chinese economy that is in significant transition. Even as their economy severely contracts, Russia is pouring resources in to prop up Ukraine and Syria — client states that they saw slipping away from their orbit. And the international system we built after World War II is now struggling to keep pace with this new reality.
It’s up to us, the United States of America, to help remake that system. And to do that well it means that we’ve got to set priorities.
Priority number one is protecting the American people and going after terrorist networks. (Applause.) Both al Qaeda and now ISIL pose a direct threat to our people, because in today’s world, even a handful of terrorists who place no value on human life, including their own, can do a lot of damage. They use the Internet to poison the minds of individuals inside our country. Their actions undermine and destabilize our allies. We have to take them out.
[…] But they do not threaten our national existence. (Applause.) That is the story ISIL wants to tell. That’s the kind of propaganda they use to recruit. [...] We just need to call them what they are – killers and fanatics who have to be rooted out, hunted down, and destroyed. (Applause.)
[...] Our foreign policy hast to be focused on the threat from ISIL and al Qaeda, but it can’t stop there. [...] The world will look to us to help solve these problems, and our answer needs to be more than tough talk or calls to carpet-bomb civilians. That may work as a TV sound bite, but it doesn’t pass muster on the world stage.
We also can’t try to take over and rebuild every country that falls into crisis, even if it’s done with the best of intentions. (Applause.) That’s not leadership ; that’s a recipe for quagmire, spilling American blood and treasure that ultimately will weaken us. It’s the lesson of Vietnam ; it’s the lesson of Iraq – and we should have learned it by now. (Applause.)
Fortunately, there is a smarter approach, a patient and disciplined strategy that uses every element of our national power. It says America will always act, alone if necessary, to protect our people and our allies ; but on issues of global concern, we will mobilize the world to work with us, and make sure other countries pull their own weight.
The point is American leadership in the 21st century is not a choice between ignoring the rest of the world – except when we kill terrorists – or occupying and rebuilding whatever society is unraveling. Leadership means a wise application of military power, and rallying the world behind causes that are right. It means seeing our foreign assistance as a part of our national security, not something separate, not charity.

Barack Obama, « Together, We Make Change Happen », State of the Union Address, January 12th, 2016 (9:10 P.M. EST). → https://www.whitehouse.gov/the-press-office/2016/01/12/remarks-president-barack-obama-%E2%80%93-prepared-delivery-state-union-address

Vidéo de l’extrait : https://www.whitehouse.gov/sotu (à partir de la 30e minute)


Documents joints

Discours sur l'état de l'Union 2016