Je refuse cette couronne !
par
Lettre du 13 décembre 1848 du roi Frédéric-Guillaume IV de Prusse à Christian Karl Josias von Bunsen, son ancien confident et ambassadeur à Londres.
[…] Aber, mein teuerster Freund, da liegt der Hund begraben : ich will weder der Fürsten Zustimmung zu der Wahl noch die Krone. Verstehen Sie die markierten Worte ? Ich will Ihnen das Licht darüber so kurz und hell als möglich schaffen. Die Krone ist erstlich keine Krone. Die Krone, die ein Hohenzoller nehmen dürfte, wenn die Umstände es möglich machen könnten, ist keine, die eine, wenn auch mit fürstlicher Zustimmung eingesetzte, aber in die revolutionäre Saat geschossene Versammlung macht (dans le genre de la couronne des pavés de Louis-Philippe), sondern eine, die den Stempel Gottes trägt, die den, dem sie aufgesetzt wird nach der heiligen Ölung, „von Gottes Gnaden” macht, weil und wie sie mehr denn vierunddreißig Fürsten zu Königen der Deutschen von Gottes Gnaden gemacht und den letzten immer der alten Reihe gesellt. Die Krone, welche die Ottonen, die Hohenstaufen, die Habsburger getragen, kann natürlich ein Hohenzoller tragen ; sie ehrt ihn überschwänglich mit tausendjährigem Glanze. Die aber, die Sie – leider meinen, verunehrt überschwänglich mit ihrem Ludergeruch der Revolution von 1848, der albernsten, dümmsten, schlechtesten –, wenn auch, gottlob, nicht bösesten dieses Jahrhunderts. Einen solchen imaginären Reif, aus Dreck und Letten gebacken, soll ein legitimer König von Gottes Gnaden und nun gar der König von Preußen sich geben lassen, der den Segen hat, wenn auch nicht die älteste, doch die edelste Krone, die Niemand gestohlen worden ist, zu tragen ? […]
Ich sage es Ihnen rund heraus : soll die tausendjährige Krone deutscher Nation, die 42 Jahre geruht hat, wieder einmal vergeben werden, so bin ich es und meinesgleichen, die sie vergeben werden. Und wehe dem, der sich anmaßt, was ihm nicht zukommt !
Source : Leopold von Ranke, Aus dem Briefwechsel Friedrich Wilhelms IV. mit Bunsen, Leipzig, Verlag von Duncker & Humblot, 1873.
→ http://reader.digitale-sammlungen.de/de/fs1/object/display/bsb11157808_00005.html
[…] Mais, mon cher ami, tout le problème est là : je ne veux pas d’un accord des princes à propos ni de ce vote ni de cette couronne. Comprenez vous les mots soulignés ? Je vais essayer de vous expliquer cela, aussi brièvement et aussi vivement que possible. Cette couronne n’est tout d’abord pas une couronne. La couronne qu’un Hohenzollern devrait prendre, si la situation rendait cela possible, ne devrait pas provenir de la semence révolutionnaire, même avec l’accord des princes (dans le genre de la couronne des pavés de Louis-Philippe), mais une qui porterait le sceau de Dieu, donnée après la sainte onction, qui rend de droit divin, de la même manière que les trente-quatre princes ont été faits rois des Allemands dans la lignée des anciens. La couronne que les Ottoniens, les Hohenstaufen, les Habsbourg ont porté, un Hohenzollern peut naturellement la porter ; elle l’honore avec outrance de ses mille ans d’éclats. Celle qui vous évoquez est, elle, déshonorée avec outrance par son odeur de charogne de la révolution de 1848, la plus bête, la plus idiote, la plus stupide, et non pas seulement, Dieu merci, la plus criminelle du siècle. Un roi légitime, de droit divin comme le roi de Prusse, bénit, n’ayant certes pas la plus vieille, mais la plus noble des couronnes, qui n’a jamais volé personne, devrait accepter un tel jonc imaginaire, fait de crasse et d’argile ? […]
Je vais vous le dire clairement : si la couronne dix fois séculaire de la nation allemande, après un intermède de quarante-deux ans, doit être une nouvelle fois donnée, c’est moi et mes pareils qui la donnerons. Et malheurs à qui usurperait ce qui ne lui appartient pas !