Doc. : appel radiodiffusé de Goebbels à la guerre totale

lundi 22 août 2016
par  Julien Daget

Consigne : après avoir présenté l’auteur et situé le document dans son contexte, montrez son apport sur les thèmes de la guerre totale et du caractère jusqu’au-boutiste de la Seconde Guerre mondiale.
Méthode : l’étude critique


Nous faisons face à un défi militaire sérieux à l’est. Actuellement, la crise est grave de façon similaire, mais non identique en plusieurs points à celle de l’hiver passé. […] La tempête venant de la steppe qui fait rage actuellement sur notre vénérable continent cet hiver jette de l’ombre sur toute expérience humaine et historique antérieure. […] Lorsque le Führer a ordonné à l’armée une attaque à l’Est le 22 juin 1941, nous savions tous que ce serait la bataille décisive de cette grande lutte. […] Il est compréhensible que suite à la dissimulation et les actions fallacieuses du gouvernement bolchevique nous n’eussions pas évalué correctement le potentiel de guerre de l’Union soviétique. Maintenant, nous en voyions l’ampleur réelle. C’est pourquoi la bataille à laquelle font face nos soldats à l’est dépasse l’entendement en termes de dureté, de dangers et de difficultés. […]

La guerre totale est la demande de l’heure. […] Le temps est venu d’enlever nos gants de peau de chevreau et d’utiliser nos poings. Nous ne pouvons plus n’utiliser que partiellement ou de façon insouciante notre potentiel de guerre chez nous ou dans la grande partie de l’Europe que nous contrôlons. Nous devons donc utiliser toutes nos ressources, aussi rapidement et complètement que pratiquement possibles. […] La question n’est pas de savoir si les méthodes sont bonnes ou mauvaises, mais plutôt si elles sont couronnées de succès. Le gouvernement national-socialiste est prêt à utiliser tous les moyens. Nous n’avons rien à faire des objections. Nous refusons d’affaiblir le potentiel de guerre allemand avec des mesures pour maintenir un haut niveau de vie qui existe en temps de paix pour certaines classes, mettant ainsi en danger notre effort de guerre. […] Il est maintenant temps de mettre à l’œuvre les fainéants. Ils doivent être sortis de leur petit confort. Nous ne pouvons attendre qu’ils se réveillent. Il serait trop tard. […] Par exemple, nous avons ordonné la fermeture des bars et des boites de nuit. Je ne peux imaginer que des personnes qui font leur effort de guerre ont suffisamment d’énergie pour ensuite fréquenter ce genre de place le soir. […] Nous préférons porter des vêtements usés pour quelques années, que faire porter des haillons à notre peuple pour des siècles. À quoi servent les boutiques à la mode aujourd’hui ? Ils utilisent notre lumière, notre chauffage et nos travailleurs. Ils rouvriront lorsque la guerre sera finie. À quoi servent les salons de beauté qui encouragent le culte de la beauté et qui prends une quantité énorme de notre temps et de notre énergie ? Ils sont superbes en temps de paix, mais une perte de temps en temps de guerre. Nos femmes et nos filles seront capables d’accueillir nos soldats victorieux sans leurs beaux atours de temps de paix. Les bureaux gouvernementaux travailleront plus vite et moins de bureaucratie. […] Chacun doit travailler jusqu’à ce que le travail soit terminé. C’est ce que la guerre requiert. Si le Führer peut le faire, ses salariés aussi. […]. Ceux qui ne peuvent le comprendre par eux même doivent se le faire enseigner, par la force s’il le faut. Les méthodes les plus dures peuvent être nécessaires. Chacun doit aller au-delà des exigences légales. « Volontaire ! » est le mot d’ordre.

Je suis fermement convaincu que le peuple allemand a été profondément troublé par le coup de grâce à Stalingrad. Il a vu le visage de la guerre dure et sans pitié. Il connaît maintenant la terrible vérité, et il est résolu à suivre le Führer, peu importe les obstacles. [La foule se lève : « Le Führer dirige, nous suivons ! », « Heil notre Führer ! »] Je vous demande : croyez-vous avec le Führer et nous en une victoire totale et finale du peuple allemand ? […] Deuxièmement, les Anglais disent que le peuple allemand est fatigué de se battre. Je vous demande : êtes-vous prêts à suivre le Führer en tant que phalange de la Patrie, veillant sur l’armée combattante et de faire la guerre avec une détermination sauvage à travers les dédales de notre foi jusqu’à ce que la victoire soit la nôtre ? Troisièmement, les Anglais maintiennent que le peuple allemand n’a plus le désir d’accepter les demandes sans cesse grandissantes pour le travail de guerre. Je vous demande : êtes-vous et le peuple allemand disposé à travailler, si le Führer l’ordonne, 10, 12 et si nécessaire, 14 heures par jour pour tout donner pour la victoire ? Quatrièmement : les Anglais maintiennent que le peuple allemand résiste aux mesures du gouvernement sur la guerre totale. Il ne veut pas la guerre totale, mais la capitulation ! [Des cris : « Jamais ! Jamais ! Jamais ! »] Je vous demande : voulez-vous la guerre totale ? Si nécessaire, voulez-vous une guerre plus totale et plus radicale que ce que nous pouvons imaginer aujourd’hui ? […] Maintenant peuple, lève-toi et tempête, déchaîne-toi !

Joseph Goebbels, Rede von Reichsminister für Volksaufklärung und Propaganda im Sportpalast (Discours du ministre du Reich à l’Éducation du peuple et à la propagande au Palais des sports), Berlin, 18 février 1943.


Documents joints

Appel de Goebbels à une guerre totale